Le dieu hindou Śiva

Grès
Inde du Nord, Rājasthān ou Madhya Pradesh
Circa Xe siècle
H. 104 cm ou 41 in

Dossier détaillé

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Description

Le dieu esquisse un pas de danse, référence à l’une des sept danses cosmiques (tāṇḍava) du dieu Il est figuré ici lors de sa première danse (kālikā tāṇḍava), symbolisant la création Sous cette forme, Śiva possède huit bras, deux jambes et ait dépourvu d’œil frontal. Il possède huit bras. De la première main droite fait le geste de protection (abhaya). Les deux suivantes tiennent le trident, le tambour–sablier (ḍamaru). Les deux mains supérieures brandissent un serpent qui, ici, remplace le lien et la ceinture habituellement tenus dans les troisièmes mains droite et gauche. La première main gauche retombe en gajahasta, évoquant la trompe d’un éléphant. La seconde tient le sceptre surmonté d’une tête de mort (yamadaṇḍa). La troisième, à peine visible sur la tranche, pourrait être en position de tenir la coupelle flammée.

Les autres danses représentent tour à tour la préservation des êtres qui vivent dans les ténèbres, la conservation des êtres qui vivent dans la béatitude spirituelle, la mort, la purification des êtres incarnés, la libération des âmes, enfin la dernière résume les cinq activités du dieu. Sous chacune de ces formes, le nombre de bras, la nature des attributs et le mouvement des jambes varient. Néanmoins dans toutes, le dieu tient le ḍamaru.

Les côtés de la niche fait allusion à une construction en bois. Ainsi, on distingue clairement les vases de terre cuite dans lesquels sont fixées les colonnettes, sur les côtés, afin de les isoler de l’humidité et des insectes xylophages. Deux assistants entourent le dieu, l’un tient une fleur de lotus et l’autre un chasse-mouches.

La niche, sans doute provenant d’un mur extérieur d’un temple, est surmontée d’une sorte de tympan constitué d’arcs indiens disposés en résille. Ce motif purement décoratif est l’ultime évolution des baies monumentales qui ouvraient les façades des salles d’assemblées taillées dans les falaises du Mahārāṣṭra, au nord-est du Dekkan dès le IIe siècle avant J.-C. et directement copiées d’architecture de bois véritable. Après une longue évolution, le thème devenu un simple motif permit, par de savantes compositions, d’animer les façades des temples à śikhara, surmonté de tour de forme curviligne, caractéristique du style nagara, surtout présent en Inde du nord à partir du VIIIe siècle. Ce type d’ornementation fut particulièrement apprécié au Rājasthān et au Madhya Pradesh, parties de l’empire des Gurjara-Pratihāra du milieu du VIIe jusqu’au XIe siècle.

Le style des personnages s’inscrit bien dans l’énorme production de cet empire sans qu’il soit possible de lui assigner une origine précise.

Provenance : Collection privée, Belgique, acquise le 22 janvier 1969, puis collection Claude de Marteau.

Art Loss Register Certificate, ref. S00106969.

  • Amina Okada, Sculptures indiennes du Musée Guimet, p. 189-191.
  • Pratapaditya Pal, Indian Sculpture, Los Angeles County Museum of Art, p. 288-289.

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