Tête de Guanyin

Grès
Chine
XIVe – XVe siècle (époque des Ming 1368-1644)
H. 39 cm ou 15 ¼ in

Catégorie : Étiquette :

Description

L’image du tathāgata Amitābha à l’avant du diadème permet sans hésitation d’identifier cette tête comme celle du bodhisattva Avalokiteśvara. A travers l’Asie, ses représentations sont innombrables. Une partie de cette ferveur s’explique car Avalokiteśvara donnerait des enfants aux femmes stériles, et des fils aux familles ne comportant que des filles. En Chine après le Xe siècle, dans le petit peuple, la déité sera confondue avec une déesse taoïste protégeant les enfants des maladies infantiles. Elle porte divers noms dont l’épithète de Nainai Niangniang. Sous cette influence, Avalokiteśvara de métamorphosera en Guanyin, aspect féminisé du bodhisattva. La pratique des ex-voto multipliera ses statues.

Des têtes en pierre comparables se rencontrent dans les collections. Ainsi deux furent proposer aux enchères (Christie’s Paris, 13 juin 2013, lot 261; 10 décembre 2014, lot 334). Trois autres sont conservées dans des musées : au Metropolitan Museum de New-York (Siren, 1998, pl.563 C), au Museum Rietberg de Zürich (Sirén, 1959, p. 150, n° 57) et au musée  national des Arts asiatiques-Guimet (inv. MG 26627). Bien que conforme stylistiquement en tout  point aux autres, le diadème de cette dernière porte les images de cinq tathāgata, ce qui rendrait plus crédible son identification comme buddha suprême tel Vajradhara. Toutes s’étagent du XIIIe à la fin du XVe siècle (dynastie des Yuan [1279 -1368] et début de la dynastie des Ming [1368-1644]). Bien que le diadème, aux pendeloques perlées et aux faux cabochons caractéristiques, évoque l’orfèvrerie Liao (907-1125), le visage aux traits délicats, au  petit menton orné d’une fossette, aux yeux mi-clos, aux paupières prolongées par des plis horizontaux inciteraient à une date relativement tardive dans la fourchette citée ci-dessus, la fin du XVe siècle par exemple. Cette esthétique raffinée contraste avec les canons plus géométriques en usage dans les ateliers de Beijing et de Chine septentrionale à la même époque. Une provenance de Chine du Sud, du Sichuan en particulier, constituerait une provenance possible et  préciser cette intuition nécessiterait de nouvelles recherches.

On notera la présence d’un beau socle en marbre noir de tradition art déco. Il  témoigne de la présence de l’œuvre en Occident depuis  au moins le milieu du XXe siècle.