Buddha assis Māravijaya

Bronze
Thaïlande
XVe siècle, Royaume de Chieng Sen (XIVe-XVIe siècle)
H. 33 cm 

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Description

Chieng Sen, un art charismatique

Dans le nord de la Thaïlande, la ville de Chieng Sen, fondée en 1327, fut la capitale d’un petit royaume vassal du Lanna dont il partagea l’histoire contrastée. La cité fut un centre actif de bronziers au style caractéristique. On suppose que des fondeurs de Sukhothaï seraient venus dans le nord et auraient concouru à la création de cette esthétique particulière. Elle reprend en effet certains traits du style de Sukhothai tels le nez busqué, les arcades sourcilières en arc de cercle se perpétuant dans l’arête du nez ou encore les cheveux en minuscules bouclettes juxtaposées. À cela vient s’ajouter l’influence de la sculpture indienne. L’ensemble aboutit à un rendu différent, plus proche de l’esprit de la statuaire bouddhique classique indienne, plus vigoureux, présent et majestueux. Ce Buddha en est un parfait exemple. La douceur des traits du visage, le menton, souligné de part et d’autre par un trait incisé, ou encore les oreilles aux bouts pointus se courbant vers l’extérieur : tout cela est caractéristique de ce style de Chieng Sen (et du Lanna).

 Une esthétique de la sérénité

Buddha Śākyamuni est l’incarnation de la compassion spirituelle et ce bronze démontre cette qualité d’une très belle manière. Le visage est noble, équilibré, gracieux. Les paupières lourdes, finement dessinées, rappellent sa méditation sereine. Le modelé enfin est très soigné et on trouve une harmonie manifeste dans les proportions du corps et dans les traits du visage.

Une iconographie fondamentale : Buddha Māravijaya

Sur le plan iconographique, Buddha Śākyamuni est ici représenté au moment de son Éveil. Celui-ci advient alors qu’il se tient assis, ici sur une base lotiforme et un socle ajouré, dans l’attitude dite « noble », la jambe droite repliée sur la jambe gauche. Instant absolument fondamental du bouddhisme, il effleure alors le solde l’extrémité des doigts et esquisse le geste la « Prise de la terre à témoin » (bhūmisparśa mudrā). À ce moment Buddha est en effet victorieux de Māra (Māravijaya), démon de la mort et de la tentation, qui tentait de le détourner de sa méditation. Il parvient ainsi à atteindre l’Éveil et montre sa bonne foi d’avoir fait serment d’apporter la délivrance à la totalité des êtres. Recouverte d’une patine tirant sur le vert et de très beaux restes de dorure, la pièce possède un caractère extrêmement décoratif.

Provenance : Collection privée, France.

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