Buddha assis Ayutthaya

48 000,00

Bronze
Thaïlande
XVIIe siècle. Royaume d’Ayutthaya (1350-1767).
Hauteur : 88 cm ou 34 ¾ in

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Description

En 1350, un prince d’U-Thong fonde Ayutthaya, prend le nom de Rāmathibodi 1 et fait l’unité de la Thaïlande, alors appelée Siam. Ayuthya demeurera capitale jusqu’à sa prise par les Birmans en 1767.

Śākyamuni est ici représenté juste avant son Eveil. A Gāya au Bihār, dans un leu appelé bodhimaṇḍa où les Buddha des époques cosmiques passées avaient connu leur Illumination, le futur Bienheureux s’assied sous un pipal (Ficus religiosa). Māra (« Mort »), dieu des désirs sans cesse inassouvis, causes du cycle sans fin des réincarnations, sent son empire menacé par la découverte d’un moyen de salut qui serait prêché aux créatures. Il cherche à distraire le Bienheureux de diverses manières et prétend alors revendiquer pour lui-même le trône de l’Eveil. Śākyamuni prend la terre à témoin de son bon foie d’avoir fait serment d’apporter la délivrance à la totalité des êtres. Cette iconographie fondamentale se retrouve dans tout le monde bouddhique.

Śākyamuni est assis dans l’attitude dite « noble » (sattvaparyaṅka), la jambe droite est repliée sur la jambe gauche, une seule plante de pied visible. Dans les pays où fleurit le Mahāyāna et le bouddhisme ésotérique, on préfèrera représenter le Bienheureux dans l’attitude du lotus (padmāsana) ou du diamant (vajrāsana ou vajraparyaṅka). De la main droite pendante, paume tournée vers l’intérieur, il effleure le sol de l’extrémité des doigts. « Prendre la terre à témoin » (bhūmisparśa mudrā) est l’un des six gestes canoniques (mudrā) faits par le Buddha lors des principaux événements de sa vie.

Parmi les divers courants qui traversent la statuaire d’Ayutthaya, une tendance à un certain éclectisme plastique domine une large partie de la production. Le visage perpétue partiellement l’esthétique de Sukhothaï mais le corps, géométrisé, renvoie à la statuaire d’U-Thong. Les arcades sourcilières particulièrement accusées et les oreilles stylisées jusqu’à l’excès seront des détails fréquents dans la statuaire du Laos. On pourrait supposer que l’œuvre ait été fondu dans le nord du royaume d’Ayutthaya.

Les yeux autrefois incrustés de nacre devaient conférer au personnage une présence quasi-hypnotique dans la pénombre d’un sanctuaire. La chevelure conserve des traces de laque noire autrefois dorée.

Provenance : Collection privée, Turin, acquis à Bangkok en 1973.

Art Loss Register Certificate, ref. S00115345.

  • Giteau Madeleine, Art et archéologie du Laos, Paris, Ed. Picard, 2001,p. 155, fig. 115.