Frise aux musiciens

Grès rouge
Inde, Rajasthan ou Madhya Pradesh
XIème siècle
Largeur : 104,1 cm

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Description

Réalisée en grès rouge, cette frise est ornée d’un cortège céleste de onze musiciens, et témoigne de la florissante production artistique en Inde à la période médiévale.

Une scène musicale sacrée
En pleine performance, ils adoptent des poses très stylisées, qui participent au dynamisme de la représentation. Ils ont pour la plupart un genou à terre, tandis que l’autre jambe est pliée de façon perpendiculaire au sol. Ils tiennent des instruments variés, notamment des cymbales, des cors, des flûtes et des tambours.
La forme circulaire de la frise indique que cet élément décorait initialement le dôme d’une structure religieuse, un espace correspondant à la frontière entre monde profane et monde sacré.
Les sculpteurs se sont inspirés d’un véritable orchestre pour créer la représentation d’un cortège musical céleste. Ainsi, une connivence se créé avec le fidèle puisqu’il rapproche cette scène de certains évènements de son quotidien.

Dynamisme religieux en Inde médiévale
Réalisée au XIe siècle, cette œuvre s’inscrit dans un contexte de frénésie architecturale. En effet, beaucoup de temples et sanctuaires hindouistes sont érigés en Inde centrale à cette période. Ce phénomène va de pair avec le morcellement politique de cette région. Sous l’impulsion de dynasties qui se partagent le pouvoir, de nombreux complexes architecturaux voient le jour, avant que le territoire ne passe sous le joug musulman lors de la mise en place du sultanat de Delhi. L’un des plus célèbres exemples de cette effervescence est le complexe de Khajurâho, mondialement connu et où l’on retrouve la même stylisation des formes, le même dynamisme des corps. En effet, la sculpture de l’Inde centrale à l’époque médiévale présente beaucoup de vivacité, tout en regorgeant de riches détails.

Le règne de l’expressivité
Les musiciens ont des visages particulièrement expressifs, aux contours stylisés et ronds, avec de grands yeux sous de larges paupières. Ils esquissent des sourires méditatifs, propres à leur statut divin. Ils sont parés de bijoux et d’ornements comme des étoles, des boucles d’oreilles en forme de disque, renforçant le côté précieux de la représentation.
Le registre narratif est délimité par deux frises décoratives de pétales stylisés très profondément incisés. En partie basse, une fine frise aux motifs chevronnés vient clore la représentation.

 

Provenance : Vente Sotheby’s New-York, 1985.