Tambour de pluie Dông Son
28 000,00€
Bronze
Vietnam
Culture de Dông Son (VIIe avant notre ère – IIe siècle de notre ère)
H. 35 cm / D. 49 cm
Description
Ce superbe tambour à la magnifique patine verte est sûrement l’objet le plus marquant de la culture dôngsonienne. Le centre de son plateau est occupé par une étoile à sept branches qui correspondait à l’endroit de frappe du tambour, mais se voulait également symbole solaire. Par ailleurs, des registres concentriques ornent le plateau. Ils sont composés de cercles pointés, de motifs géométriques et d’oiseaux au long bec et de guerriers emplumés. Le corps du tambour présente une division tripartite avec une base évasée, une zone médiane à bords plats, et la partie haute, convexe, appelée tore. On retrouve des motifs géométriques, typiques de la culture de Dông Son, sur le corps de l’objet à l’exception du pied qui ne présente aucune ornementation. Quatre anses, ornées de chevrons sont fixées sur le tore et sur la partie médiane du tambour. Cette description correspond à la catégorie des tambours, dite de type I, selon la classification proposée par Franz Heger en 1902 – et qui a toujours cours aujourd’hui (voir Crick, 2006, p. 39-45, pour une description des différentes catégories de tambours). Les tambours étaient utilisés lors des cérémonies et rythmaient les danses très importantes dans les rituels dôngsoniens. Parmi les vestiges de la culture de Dông Son, les tambours sont certainement les plus impressionnants.
Identifiée dès 1924, la culture de Dông Son, du nom de la localité des berges du fleuve rouge où ses premières traces ont été découvertes, datant d’au moins 600 ans avant notre ère, développa une métallurgie du bronze très sophistiquée qui s’est exprimée essentiellement sous forme de tambours, de récipients, d’armes et d’ornements. Le peuple dôngsonien attachait une grande importance aux rites et aux cérémonies et la plupart des objets funéraires revêtaient à la fois une fonction pratique et une symbolique rituelle. Témoin d’échanges culturels et économiques avérés, l’art de Dông Son va non seulement influencer à son tour les provinces chinoises limitrophes mais aussi une large zone géographique incluant le Cambodge, la Thaïlande et l’Indonésie jusqu’au îles de la Sonde orientale. Cette culture de Dông Son se transformera progressivement en un art vietnamiensinisé, dit de Giao-Chi (ou Han-Viet) à partir du Ier siècle de notre ère.
Nous avons procédé à une analyse de rayon X (CIRAM N° 1107-OA-04B-32) confirmant la datation et un très bon état de conservation.
Se référer à l’ouvrage dirigé par Monique Crick, Viêt Nam, collections vietnamiennes du musée Cernuschi, Suilly-la-Tour, 2006, ou au catalogue de la collection Baur, Art ancien du Viêt Nam, bronzes et céramiques, Milan, 2008.
Provenance : Collection privée, France