Stūpa

Schiste
Ancienne région du Gandhāra (nord du Pakistan)
IIe-IIIe siècle
H. 79 cm ou 31 ¼ in

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Description

La base de forme quadrangulaire est rehaussée, sur trois côtés, de fleurs de lotus et sur le quatrième, de deux niches qui comprennent chacune une représentation du Buddha Śākyamuni. Chaque divinité est assise dans la position du lotus effectuant le geste de la méditation dhānāsana. Ils sont tous les deux à l’image du Buddha gandharien, caractérisé par une profonde sérénité. Leurs vêtements se ressentent de l’influence flagrante de la sculpture classique méditerranéenne. Il en va de même pour leurs cheveux, représentés par des lignes aux courbes gracieuses et ondulantes, se terminant en une bosse qui symbolise la protubérance crânienne du Buddha.

Le piédestal supporte un large anneau circulaire sculpté d’un damier, sur lequel repose un dôme composé de plusieurs registres à motifs floraux ou géométriques. La partie supérieure est finement sculptée de trois rangées de pétales. Le harmikā est surmonté de sept plaques circulaires formant le parasol.

Après la crémation du Buddha historique, ses reliques et cendres furent attribuées aux huit rois venus lui rendre un dernier hommage et ces derniers les déposèrent à l’intérieur de stūpa de diverses régions de l’Inde. C’est sous le règne d’Aśoka, grand protecteur du Bouddhisme qui régna au IIIe siècle avant J.C., que le culte du stūpa s’est développé ; celui-ci s’effectuant par le biais d’une circumambulation dans le sens solaire.

Le stūpa évoque un diagramme architectural du monde cosmique. Hormis une petite cavité inaccessible qui comporte les reliques ou les objets, il ne dispose pas d’espace intérieur. C’est sans aucun doute le monument le plus populaire en Asie ; il trouve son origine dans le sous-continent indien mais a suivi l’évolution du Bouddhisme puisqu’il s’est implanté jusqu’en Extrême-Orient.

Les stūpa du Gandhāra étaient ainsi ornés de reliefs représentant les épisodes des vies du Buddha à l’iconographie riche et au style atypique de cette région.

Cet exceptionnel ensemble d’une taille imposante est finement sculpté, avec précision et naturalisme. L’équilibre parfait entre les quatre éléments de formes géométriques contribue à l’esthétique de la pièce, dont l’historicité n’en est pas moins remarquable !

Il faut noter que la représentation d’un stūpa du Gandhāra dans un tel état de conservation et de cette qualité est extrêmement rare !

Pour un autre stūpa du Gandhāra se référer à l’ouvrage suivant : Das buddhistische Erbe Pakistans, Legenden, Kloster und Paradiese, Ch. Luczanits (ed.), Verlag Philip von Zabern, Mainz 2008, p. 174 et pour une étude approfondie de cet art gréco-bouddhique, voir le catalogue de l’exposition Pakistan, terre de rencontres, tenu en 2010 au musée Guimet de Parisd et L’art du Gandhara, Mario Bussagli, Encyclopédies d’aujourd’hui.

Provenance : Collection privée, France, depuis la fin des années 70.

Certificat Art Loss Register, ref. S00090098