Rishabhanatha assis
95 000,00€
Alliage de laiton
Karnataka
Période Ganga, vers 900
H. 14,6 cm
Description
Comme l’écrit le Dr. Pal, ce bronze indien charismatique est remarquable par son modelé puissant qui ajoute à la simplicité caractéristique de la sculpture jaïne. Le Jina ici représenté est dépourvu d’ornement, mais un lotus fleurit de sa couronne-chakra, vu d’au-dessus.
La mythologie jaïne et le rôle de Rishabhanatha
Le premier des vingt-quatre sauveurs jaïns, Rishabhanatha (également connu sous le nom d’Adinatha, « Seigneur du Commencement »), est l’un des deux Jinas qui peuvent être identifiés sans attributs particuliers, dans son cas, uniquement grâce à ses longues tresses. Ici, elles dessinent un motif particulièrement décoratif, comparable à la queue flamboyante d’un kinnara. Les fidèles situent l’origine de Rishabhanatha il y a des millions d’années, au début de notre cycle cosmique actuel, et racontent qu’en plus de devenir un Tirthankara, il proposa aux êtres humains un ensemble de compétences pratiques et sociales diverses.
Un canon saisissant
Le sculpteur a pourvu cet Adinatha de longues jambes fines, accentuant ainsi les proportions de son bronze et renforçant sa présence. L’œuvre s’impose au regard du spectateur par ses grands yeux envoûtants, un large nez, de hautes pommettes, de larges épaules, un buste puissant et une fine taille au modelé souple.Les mains et les pieds du Jina sont parfaitement représentés avec les orteils orientés selon des angles différents. La paume visible est rendue avec un naturalisme impressionnant, et les efforts de l’artiste pour délimiter chaque doigt témoignent de son attention portée aux détails.
La puissance du jaïnisme sous la dynastie Ganga
Réalisé dans le Deccan à la période des Ganga de l’Ouest, ce bronze est un bel exemple d’un très rare corpus de sculptures. Avec leur capitale située à Talakad, la dynastie des Ganga de l’Ouest a contrôlé unegrande partie du plateau du Deccan à partir du IVème siècle jusqu’à leur assujettissement par les Cholas en 1004. Les communautés de Jaïns Digambara ont prospéré sous leur règne et comptaient parmi leurs principaux partisans. Les Jinas représentés deboutsont en réalité bien plus courants sous les Ganga de l’Ouest et plus tard sous les Chola; et présentent tous des formes très similaires. Ils sont en outre généralement faits d’alliages moins chatoyants et moins bigarrés, présentent des visages plus arrondis et des yeux moins saisissants que la pièce actuelle.
Publication :
Pal, l’image élégante: les bronzes du sous-continent indien dans la Collection Siddharth K. Bhansali, La Nouvelle-Orléans, 2011, p.104, fig.6.
Provenance :
Collection privée américaine, acquise à Londres, années 1970, puis Collection Siddharth K. Bhansali.