Relief de la naissance de Buddha

Schiste
Ancienne région du Gandhāra
IIe-IIIe siècle
H. 45 cm

Vue à 360°

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Description

Une scène essentielle de la vie du Buddha Śākyamuni : sa naissance

C’est au Gandhāra que se met en place de façon progressive l’iconographie du Buddha sous une forme humaine. L’école du Gandhāra met l’accent sur la dernière existence du Buddha historique, ainsi que sur ses vies antérieures oujātaka. Elle développe un style syncrétique, que l’on retrouve notamment ici dans l’usage de drapés aux plis soigneusement sculptés, rappelant la statuaire hellénistique classique. La scène représentée est aisément identifiable : il s’agit de la naissance du Buddha Śākyamuni, le Buddha historique. Comme le veut l’iconographie classique, y est figurée la reine Māyā –la mère de Buddha –à Lumbinī, attrapant une branche de l’arbre śāl avec sa main droite. De son flanc naît le futur Buddha, recueilli dans une étoffe tendue par Indra. À droite, Mahāprajāpatī soutient sa sœur, et lui touche doucement le ventre, comme pour la soulager.

Un art syncrétique caractéristique

L’influence hellénistique est ici remarquable, notamment au niveau du drapé et des modelés des corps. Les traits des personnages sont finement incisés, les attitudes gracieuses et dynamiques. Les coiffures sont travaillées en boucles souples et caractéristiques ; on remarque le soin apporté à la pilosité d’Indra, ainsi qu’aux différents ornements de Māyā et de sa sœur. L’arbre śāl, l’arbre sacré, se déploie aux dessus des personnages en rinceaux délicatement sculptés. Les influences iconographiques indiennes rencontrent ici la stylisation grecque, offrant un ensemble syncrétique caractéristique de la région du Gandhāra, le tout s’inscrivant dans un ensemble mouvementé et détaillé.

L’art de la narration au Gandhāra

On peut supposer que ce relief s’inscrivait à l’origine dans une frise consacrée à la vie de Buddha. Il était habituel de retrouver ce genre de scènes dans les monastères du Gandhāra. Ces derniers étaient composés de deux types d’espaces: des cours accessibles aux dévots, encombrées de toutes sortes de monuments ex-voto, tels des tumulus-reliquaires (stūpa) et des chapelles, et au-delà une clôture réservée aux seuls moines. Dans les parties publiques, les soubassements des stūpa, les entourages de porte et de fenêtre, les plinthes et même parfois les contremarches des escaliers portaient de nombreux reliefs, juxtaposant motifs décoratifs et scènes narratives apologétiques, dont on peut supposer que ce relief faisait partie.

Provenance: Franco Giubergia, Turin, 1999 ; puis collection privée française (by repute).