Gaṇeśa dansant sur une fleur de lotus
28 000,00€
Pierre grise
Inde du Nord
XIe siècle, époque Pala
H: 65cm
Vue à 360°
Description
Gaṇeśa, un dieu particulièrement vénéré
Ce fragment de décor, sculpté en haut relief, représente Gaṇeśa dansant sur une fleur de lotus, au-dessus d’une frise décorative de petits personnages. On reconnait à gauche un dévot agenouillé, et au centre un animal, dont l’aspect très fragmentaire rend l’identification complexe. Fils de Śiva et Pārvatī, ce dieu à tête d’éléphant bénéficie d’une grande ferveur populaire, et il est vénéré dans les différents courants de l’hindouisme. Il est celui qui fait lever les obstacles, et contribue à la prospérité de toute entreprise. Dieu gourmand, ses dévots l’honorent avec des offrandes, notamment des friandises, qui sont déposées au pied des statues du dieu.
La bienveillance du dieu transmise par l’iconographie
Gaṇeśa est ici représenté avec quatre bras représentant les quatre voies de la connaissance selon les Veda. Textes ancestraux qui constituent les fondements de l’hindouisme comme du bouddhisme, ils sont certainement à l’origine de la mythologie qui entoure le dieu Gaṇeśa, notamment concernant sa forme animale. Il tient dans la main la hache, paraśu, qui est également un des attributs de Śiva, systématiquement présent sur ses représentations. Cette hache supprimerait les chagrins et les agitations. Il tient également le nœud, pāśa, qui sert à capturer l’erreur. Tous ces attributs corroborent à l’image bienveillante du dieu, prêt à exaucer les prières des fidèles.
La pureté des formes au service du dynamisme de la composition
Sous la dynastie Pala, dont les souverains sont majoritairement d’obédience bouddhique, la diversité religieuse n’en est pas moins encouragée. Bouddhiques comme hindouistes, les temples sont ornés de sculptures qui constituent leur décor. L’art Pala émerge sur le modèle de l’idiome gupta, qui a une grande postérité en Inde, et qui essaime également en Chine, au Japon et en Corée. Ces canons sont ainsi réemployés afin de créer un part à part entière à l’époque Pala. Ici, la sobriété des formes, l’élégance du mouvement, sont particulièrement admirables et font de ce Gaṇeśa un très bel exemple de l’art Pala. Malgré son embonpoint, le dieu esquisse un geste dont la fluidité apporte une expressivité particulière à l’œuvre. Sa trompe a une forme géométrique qui participe également au dynamisme de l’œuvre, et lui confère un aspect graphique sans équivalent.
La richesse des détails sculptés
A cette pureté des formes du corps, s’ajoute le traitement décoratif des parures, notamment de la tiare dont est coiffé le dieu, ainsi que des colliers autour de son cou et des bracelets ornant ses bras. Son vêtement, presqu’imperceptible, traduit cette volonté des artistes indiens de créer des images lumineuses, selon un prérequis religieux évoqué dans les textes.
Provenance : Collection du musée Gantner, puis Galerie Dodier.