Buste de divinité féminine

Grès
Cambodge
Xème-XIIème siècle
H. 50 cm

Vue à 360°

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Description

L’idéal féminin à l’époque angkorienne
Cette statue de l’époque angkorienne représente une divinité féminine, qui pourrait être identifiée comme la déesse Uma.
S’offrant au regard de manière frontale, cette sculpture s’inscrit dans les codes traditionnels de l’art khmer. Représentée la poitrine nue, vêtue d’un dhoti recouvrant ses jambes, la déesse incarne le canon de l’époque angkorienne, dont le hiératisme et la rigueur font l’originalité. Une esthétique particulière, soulignée par le drapé très géométrique du vêtement, qui est constitué de plis subtilement incisés.
L’art khmer, singulier dès sa création, conserve au fil des siècles les codes iconographiques et les modes de représentation mis en place à ses débuts. A l’origine, les sculptures étaient polychromes. Elles étaient parées de vêtement et de bijoux en situation cultuelle.
Parmi les traits originaux de l’art khmer que nous pouvons retrouver sur cette sculpture, citons les incisions sous la poitrine de la déesse, systématiques mais dont la forme évolue au fil des siècles. Ce détail souligne également les volumes de la svelte silhouette de la déesse. De la même manière, la poche du dhoti, – replié sous le ventre -est un élément fondamental des représentations khmères.

A la manière de cette sculpture, toutes les œuvres khmères sont taillées dans du grès, une pierre qui abonde dans ce pays. Ce matériau permet aux sculpteurs de jouer sur le modelé des chairs et le polissage, et dont la grande densité permet le raffinement des détails.

Apogée de l’art khmer
Cette œuvre s’inscrit dans la période angkorienne (802-1431), qui est considérée comme l’apogée de l’art khmer. C’est sous le règne de Jayavarman II, que débute cette période, en installant sa capitale à Angkor, dans la plaine centrale du pays. Situé à côté du Grand Lac, le site bénéficie de nombreuses ressources naturelles, notamment favorisées par le phénomène d’inversion du cours du Mékong, qui draine l’ensemble du territoire. Au cours de cette longue période, le centre névralgique de la capitale se déplace au fur et à mesure, et de nombreux temples sont érigés, à l’origine d’une émulation artistique sans pareille.
Sous la pression thaïe, la capitale d’Angkor est abandonnée en 1431, mettant ainsi un terme à une époque considérée comme la plus brillante des périodes artistiques au Cambodge.

Le culte visnuite au Cambodge
Influencés par l’Inde, les khmers adoptent non seulement leurs religions principales – le bouddhisme et l’hindouisme – mais également d’autres de leurs aspects culturels, notamment l’écriture en sanskrit. D’obédience hindouiste jusqu’au XVIe siècle, les souverains khmers érigent de nombreux temples sur le site d’Angkor, avant de faire du bouddhisme Mahayana la religion d’état.
Cette sculpture peut être identifiée comme la déesse Uma, également connue sous le nom de Parvati. Parèdre de Siva, cette dernière est une des principales déesses de l’hindouisme, et une importance particulière lui est accordée dans le culte sivaïte, qui essaime sur le territoire cambodgien pendant la période médiévale.
On relève ici la sensualité des formes de la déesse, dont le hiératisme apparaît moins sévère que dans les périodes antérieures.

Provenance : Collection privée française, constituée dans les années 80-90.