Assistant divin

Grès rouge
Inde, Rājasthan
Circa IXe siècle
H. 69 cm

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Description

Ce fragment architectural correspond à la partie gauche d’une niche ou d’un encadrement de porte. Il est incomplet sur la droite puisqu’on voit le bras et la main d’un personnage disparu s’appuyant sur un nain supportant un attribut indistinct.

Une déité masculine, au corps jeune et svelte occupe la plus grande partie du relief. Une légère triple flexion (tṛibangha) l’anime bien que la ligne des épaules reste à l’horizontal et ne penche pas dans le sens opposé de celle de la ceinture. La main gauche repose sur la hanche, la droite tient devant la poitrine un élément difficile à identifier, une gemme ou plus vraisemblablement un fruit, peut être un cédrat (bījapūra) ou, vu sa petite taille, le  fruit du bilva appelé « fruit excellent » (śrīphala) tenu entre autres par Lakṣmī et Śrī, épouses de Viṣṇu.

Ce personnage se retrouve sur les piédroits de temples du début de l’époque médiévale, par exemple à Mandasor (Rājasthan) et Bharnakhurd (musée de Mathurā) et reproduits par O. Viennot (1964, pl. 18 a et 36 a). Cet auteur l’identifie comme un gardien de porte (dvārapāla). Cependant l’absence d’arme interdit cette conclusion, le fruit du bilva par contre pourrait comme nous l’avons vu renvoyer peut- être à un contexte vaiṣṇava.

Aux périodes gupta et dans le haut Moyen-Âge, il existe des représentations de certains dieux ne tenant pas eux mêmes certains de leurs attributs mais s’appuyant sur de petits personnages les personnifiant, soit dans leur corps même, soit les tenant à la main. Ainsi de Viṣṇu. L’objet énigmatique sur la tête du nain s’expliquerait alors dans tel contexte. La roue (cakra), arme de jet redoutable et l’un des attributs principaux de Viṣṇu, serait ici représentée sur la tranche. Cette identification reste cependant hypothétique considérant l’aspect fragmentaire de la partie droite du relief.

Au dessus, un couple de génies volant (gandharva), dans une position gracieuse, confère un aspect dynamique à l’ensemble de la composition. Sur la gauche, des rinceaux de formes variées, traités en fort relief, s’échappent d’un vase d’abondance (pūrṇaghaṭa) et renforcent cette même cette impression lyrique.

Provenance : Collection Nasli et Alice Heeramaneck, Sotheby’s New York, 2004.

  • Viennot, Odette, Les Divinités fluviales Gaṅgā et Yamunā aux portes des sanctuaires de l’Inde. Paris : P.U.F., 1964