Buste de divinité féminine

Grès

Cambodge

Xème siècle, école Koh Ker

H. 27 cm

Catégorie : Étiquette :

Description

L’idéal féminin à l’époque angkorienne

Cette statue  représente une divinité féminine, qui pourrait être identifiée comme la déesse Uma.

S’offrant au regard de manière frontale, cette sculpture s’inscrit dans les codes traditionnels de l’art khmer. Représentée la poitrine nue, vêtue d’un sampot recouvrant ses jambes, on retrouve les formes puissantes et généreuses caractéristiques de l’école Koh Ker, avec le hiératisme et la rigueur caractéristiques de l’art khmer. Cette esthétique particulière est soulignée par le drapé très géométrique du vêtement, qui est constitué de plis subtilement incisés.

L’art khmer, singulier dès sa création, conserve au fil des siècles les codes iconographiques et les modes de représentation mis en place à ses débuts. A l’origine, les sculptures étaient polychromes. Elles étaient parées de vêtement et de bijoux en situation cultuelle.

Parmi les traits originaux de l’art khmer que nous pouvons retrouver sur cette sculpture, citons les incisions sous la poitrine de la déesse, systématiques mais dont la forme évolue au fil des siècles. Ce détail souligne également les volumes de la svelte silhouette de la déesse. De la même manière, la poche du vêtement, – replié sous le ventre -est un élément fondamental des représentations khmères.

A la manière de cette sculpture, toutes les œuvres khmères sont taillées dans du grès, une pierre qui abonde dans ce pays. Ce matériau permet aux sculpteurs de jouer sur le modelé des chairs et le polissage, et dont la grande densité permet le raffinement des détails.

 

Le culte visnuite au Cambodge

Influencés par l’Inde, les khmers adoptent non seulement leurs religions principales – le bouddhisme et l’hindouisme – mais également d’autres de leurs aspects culturels, notamment l’écriture en sanskrit. D’obédience hindouiste jusqu’au XVIe siècle, les souverains khmers érigent de nombreux temples sur le site d’Angkor, avant de faire du bouddhisme Mahayana la religion d’état.

Cette sculpture peut être identifiée comme la déesse Uma, également connue sous le nom de Parvati. Parèdre de Siva, cette dernière est une des principales déesses de l’hindouisme, et une importance particulière lui est accordée dans le culte sivaïte, qui essaime sur le territoire cambodgien pendant la période médiévale.

On relève ici la sensualité des formes de la déesse, dont le hiératisme apparaît moins sévère que dans les périodes antérieures.

 

Provenance : Ancienne collection Bernard Buffet, avant 1980, puis Galerie Barrère.