Amitāyus

Bronze doré
Tibet
XVe – XVIe siècle
H. 18 cm ou 7  in

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Description

Amitāyus, « Longévité infinie » est à l’origine une épithète désignant Amitābha, « Eclat infini », le buddha de l’Ouest. Ainsi, les premiers textes décrivant la Terre pure de Sukhāvatī, tel l’Amitāyurdhyāna sūtra, utilisent pour désigner la déité indifféremment l’un ou l’autre qualificatif.

Dans le bouddhisme lamaïque, le nom Amitāyus désigne l’aspect paré du jina Amitābha. On le prie afin d’obtenir une longue vie, privilège qui permet d’accumuler des mérites, garants d’une meilleure réincarnation.

A la cour des empereurs mandchous, des images d’Amitāyus étaient offertes à l’occasion des anniversaires. Ainsi en 1751, 1761 et 1771, les soixante ans, les soixante-dix ans et les quatre-vingt ans de l’impératrice douairière Xiaocheng (1693-1777) furent pour l’empereur Qianlong (r. 1736-1795) l’occasion de commander l’exécution de nombreuses statuettes d’Amitāyus dont il fit présent à sa mère (Clark, 1965, p. XII).

Amitāyus, comme Amitābha, est assis en méditation, les mains dans le giron, supportant, le vase de liqueur d’immortalité.

L’œuvre présente une double influence. Le diadème et l’ordonnancement de ses fleurons renvoient à d’antiques poncifs de la joaillerie népalaise. Les drapés et l’aspect « poupin » du visage témoignent de la prégnance de l’art chinois, général dans la production tibétaine dès la fin du XVe siècle. La statuette témoigne d’une heureuse synthèse entre ces deux univers. La forme des pétales de lotus du socle, délicatement chantournés, est inhabituelle. Elle se retrouve cependant sur une statuette de Yama autrefois dans la collection de Braham Norwick (Béguin, 1977, p. 194, n° 212). Un semi de pierres fines confère à la joaillerie un aspect précieux. Le traitement soigné du dos et le délicat décor gravé à l’arrière du socle constituent une rareté dans le contexte tibétain le plus habituel.

Le visage et la joaillerie sont proches de ceux d’un Amitāyus conservé au British Museum (von Schroeder, 1981, p. 440, n° 118 B. Inv. 1958.7-19.1).

Provenance: Collection privée, France.

Art Loss Register Certificate, ref. S00106951.

  • Béguin, Gilles (Dir. Et auteur), Dieux et démons de l’Himâlaya. Paris : R.M.N., 1977
  • Von Schroeder, Indo-Tibetan Bronzes. Hong-Kong : Visual Dharma Publications, 1981.