Plaque dévotionnelle jaïne

57 000,00

Cuivre
Inde, Gujarāt
Circa XVe siècle
H. 40 cm ou 15 ¾ in

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Description

De semblables plaque dévotionnelle (caturviṃśati-patta), placées sur des autels, permettaient d’accomplir le culte domestique mais elles pouvaient également être offertes en ex-voto. Beaucoup portent des inscriptions plus ou moins longues, comme ici en gujarāti, langue transcrite en caractères devanāgarī particuliers à l’ouest de l’Inde, la communauté jaïne étant particulièrement forte dans la péninsule du Gujarāt. Celle qui se trouve au dos de la pièce, indique comme année de consécration 1464 (Samvat 1521).

Au centre de la composition se tient Mahāvīra, le Jina (Tirthaṅkara) de notre période cosmique, le plus récent des vingt-quatre jina qui se sont succédés au travers des âges. Il aurait vécu au VIe ou Ve siècle avant J.C. et aurait prêché les fondements de la religion Jaïne. Le lion stylisé gravé sur le socle, juste en dessous du « Victorieux » permet de l’identifier avec certitude. Deux autres lions figurent sur le socle. Entre eux, une petite chapelle stylisée contient une image de la déesse Lakṣmī comme il est fréquent sur ce type d’objets.

Autour de lui, répartis en registres, figurent outre les vingt-trois autres Tirthaṅkara traditionnels, d’autres Jina, aboutissant au nombre total de soixante en incluant le héros principal. Cet ensemble est inhabituel mais pas unique. Il convient de citer un bel exemple, contemporain de la pièce ici commentée et conservé à la Fondation Norton Simon de Pasadena (Pal, 1994, p. 150, n° 37). Cet auteur mentionne même une plaque portant cent-cinq Jina. La plupart de ces personnages sont assis en position de méditation, nus, les mains dans le giron, sauf deux d’entre eux debout, dans une frontalité parfaite et dévêtus comme le prescrit la tradition.

La bibliographie présente plusieurs plaques analogues des XIVe – XVe siècle (Granoff, 2009, p ; 203, n° S 22 ; In the image…, 1982, p.189, n° 327 ; Pal, 1988, p. 146, n° 65). Sous une apparente répétition, elles révèlent en fait de nombreuses et importantes variations tant dans leur composition que dans leur style.

Dans la pièce ici commentée, la multiplication des ajours, du nimbe en particulier, donnant l’illusion d’une lumière mystique émanant de l’image sacrée.

 

Provenance : Collection privée, USA, 2008 – 2015. Collection privée, 1997 – 2008. Collection privée, Europe, depuis les années 80.

Exposition : Arte sagrado de las tradiciones indicas : hinduismo, budismo y jainismo. Gérone, Caixa, mars-mai 2005 ; Barcelone, Casa Asia, mai- novembre 2005.

Publication : Arte sagrado de las tradiciones indicas : hinduismo, budismo y jainismo.; Barcelone, Casa Asia, 2005, p. 150-151, n°24.