Viṣṇu

Grès
Népal, vallée de Kāthmāndu
XVIIe siècle. Époque du Malla récent (1482-1768 / 69).
H. 42 cm

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Description

Viṣṇu, l’un des trois grands dieux de l’hindouisme, figure ici tenant ses quatre attributs principaux : le disque (cakra), redoutable arme de jet, la massue (gadā), la conque (śaṅkha) et le lotus (padma) ou ses graines. Même si les représentations sculptées en Inde  présentent de grandes variations dans la position de ces quatre attributs, il convient de noter que, dans le nord de l’Inde, comme sur la stèle ici commentée,  le disque et la massue vont de pair et caractérisent la seconde rangée de mains (Loth, 2003, p.52).  Il est par contre inhabituel que le dieu tienne la conque de la main gauche. Ce point inciterait à reconnaître dans cette statue l’une des hypostases du dieu. Selon la secte des Paṅcarātra, particulièrement active au Népal, le dieu, sous sa forme suprême appelée le plus souvent Vāsudeva, est inatteignable pour les dévots. Ces derniers ne peuvent accéder qu’à des émanations inférieures du dieu. Ces hypostases (vyūha) principales sont au nombre de quatre principales : Vāsudeva, Saṁkarṣaṇa, Pradyumna and Aniruddha, elles mêmes sources de vyūha secondaires, pour un total de douze ou de vingt-quatre. Leur  liste est donnée par les purāṇa et les saṁhitā. Ç)-Chacune de ces émanations de Viṣṇu porte dans leurs quatre mains les attributs principaux du dieu (śaṅkha, cakra, gadā et padma) mais dans un ordre différent, selon l’une des vingt-quatre combinaisons possibles (Pal, 1970, p. 62-63). Au Népal, seules les douze premières formes sont représentées mais ne font pas l’objet d’identifications précises. Les quatre principales peuvent être représentées sur les faces de piliers, à la manière des caumukha vaiṣṇava (Pal, 1970, fig. 36), mais également des caturmukha liṅga śaiva et des hautes bases figurées des caitya bouddhiques. Mais aussi isolés: le groupe des quatre pouvant être réparti sur une série de quatre stèles.

Le dieu porte un paridhāna aux larges plis rendus par des incisions, de larges ornements à l’avant des chevilles et d’un diadème décoré  d’un haut fleuron central.

Sur la base de la statue figure la monture du dieu, le milan semi-anthropomorphe Garuḍa, traité en plein vol, les bras écartés soulignant le mouvement des ailes. Ses serres bien explicitées s’enfoncent dans son propre soubassement en forme de fleur de lotus épanouie.

Provenance : Collection privée

  • Pal, Pratapaditya, Vaiṣṇava Iconology in Nepal. A Study in Art and Religion. Calcutta, The Asiatic Society, 1970