Tīrthaṅkara Jaïn

Marbre
Inde
XIe siècle
H. 33 cm

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Description

Cette sculpture, en exceptionnel état de conservation, est consacrée au culte jaïn. Assis en tailleur, les mains dans le giron, le jinase présente au regard dans une attitude frontale. Il est représenté nu –conformément aux prérequis iconographiques jaïns, et sa coiffure est traitée en boucles stylisées. Ses grands yeux, son nez fin et ses lèvres charnues esquissant un léger sourire, sont autant d’éléments qui participent à la douceur de son visage.

Le fort géométrisme et la stylisation caractéristiques des œuvres jaïnes sont ici adoucis par un soin particulier accordé aux traits de contour ou encore du fait de la finesse de ses sourcils, affinant sensiblement le visage.

Le jaïnisme, une religion indienne antérieure au bouddhisme

Les sanctuaires jaïnas comportent d’innombrables représentations des Tīrthaṅkara, appelés également Jina, êtres omniscients ayant échappé au cycle des réincarnations. Ces personnages hors norme, au nombre de vingt-quatre, s’égrènent durant toute l’histoire du monde et sont chargés de transmettre les fondements de la doctrine jaïne à travers les siècles. Celle-ci est antérieure au bouddhisme et l’un de ses principes fondamentaux est la non-violence (ahiṃsā), qui s’applique à toutes les créatures.

Un art religieux qui essaime en Inde

L’œuvre est caractéristique de la période médiévale en Inde, et son raffinement est tout à fait remarquable. La frise décorative sur laquelle repose la sculpture est constituée de formes géométriques, que viennent compléter volutes et entrelacs. Inspirée par les canons de l’art Gupta, la statuaire jaïne oscille entre profusion des décors et idéalisation austère des portraits. Le modelé tout en rondeur des traits du visage fait encore écho à la grande esthétique classique de l’empire Gupta. Ce fut d’ailleurs à cette même époque, et en empruntant à l’iconographie bouddhique les marques distinctives de la sainteté tels que la protubérance crânienne symbolisant l’intelligence du saint homme, que se fixa le canon jaïn.