Mahālakṣmī

12 000,00

Albâtre
Inde, Gujarāt ou Rājasthān
Circa Xe siècle
H. 58 cm

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Description

Ce formidable encadrement de niche de l’époque médiévale (Xe siècle environ) est à replacer dans un contexte jaïn, probablement dans la région indienne du Gujarāt ou celle du Rājasthān. L’aspect lisse de l’albâtre, la profusion du décor mêlant à la fois motifs figuratifs, architecturaux et géométriques, le tout d’une taille conséquente (58 cm de hauteur) donnent à cette œuvre un caractère extrêmement décoratif.

Cette pièce possède un incroyable pouvoir esthétique et décoratif. Sculptée en haut-relief, des ajours ont été aménagés derrière chaque élément créant une véritable dentelle de pierre. La profondeur est manifeste au niveau des corps des petites divinités, permettant d’accrocher la lumière et d’augmenter les volumes. Le style est fignolé, détaillé et à la profusion décorative répondent des espaces vides qui sont aménagés pour concentrer notre œil sous la niche, où devait ressortir le personnage sacré. Chaque détail est signifié avec une précision remarquable : on aime tout particulièrement dans la partie supérieure la succession d’éléments à la fois géométriques et floraux, créant une forme de roue et suivant cette courbe dessinée par le mouvement dynamique des participants de l’assemblée sacrée (samavasaraṇa) qui écoutent les prêches du Jina aujourd’hui disparu.

Dans la partie supérieure, deux éléphants ondoient la déesse Mahālakṣmī, également appelée Śrī, représentée au centre. Ils honoraient de la même manière la divinité principale. Cette iconographie renvoie à l’abhiṣeka de Śrī, activité dévotionnelle consistant à apporter la bénédiction par le versement d’eau sacrée. Il s’agit d’un thème particulièrement auspicieux, commun à l’hindouisme, au bouddhisme et au jaïnisme.

Au registre directement en dessous, la figuration de vidyādhara et gāndharva renforce le caractère bienveillant de la scène. Tenant ici une fleur de lotus, les vidyādhara sont des êtres aux pouvoirs magiques vivant dans un monde merveilleux et lançant des joyaux ou des guirlandes aux divinités. Derrière chacun d’eux, se tient sous une architecture miniature un gāndharva, un être céleste musicien, ici joueur de flûte et de vīṇā, un instrument de musique indien.

Entourant la divinité centrale enfin, deux porteurs de chasse-mouches (chauri) veillent à ce que rien ne vienne distraire le Jina.

 

Provenance : Collection privée, France (by repute).